Walter Elias Disney est né dans un modeste foyer de
Chicago, le 5 décembre 1901.Son père, Elias Disney, natif
du Canada, était un petit entrepreneur en bâtiments. En
1888, il avait épousé Flora Call, une institutrice de
l'Ohio. A la naissance de Walt, la famille comptait déjà
trois enfants: Herbert, Raymond et Roy (avec qui Walt devait
développer une étroite complicité). Plus tard
naquit une soeur, Ruth.
En 1906, la famille Disney déménagea dans une ferme
près de Marceline, dans le Missouri. Walt et Roy participaient
aux travaux de la ferme. Walt trouvait cependant le temps de cultiver
son
goût pour le dessin. En 1910, déménagement à
Kansas City, dans le Missouri. Son père travailla dans la vente
de journaux, Roy et Walt l'assistaient. Roy put fuir cette
exploitation, tout en gardant contact avec Walt.
Son intérêt pour le dessin étant toujours vif, Walt
fut autorisé à suivre les cours du samedi matin au Kansas
City Art Institute. Avec Walt Pfeiffer, il s'intéressa au
théâtre.
En 1917, retour à Chicago,Walt
travailla comme vendeur ambulant sur les trains de la Santa Fe
Railroad. A Chicago, il s'inscrivit à la McKinley High School et
reçut une formation artistique auprès d'un dessinateur
humoristique, Leroy Gosset.
Première guerre mondiale,
Walt, avec la permission de sa mère, maquilla son âge pour s'engager dans le
corps des ambulanciers. L'Armistice fut signée, Walt n'est pas encore en
France.
Walt rentra aux États-Unis en 1919, à Kansas City où il trouva un emploi dans
un studio publicitaire. Là il se lia d'amitié avec un dessinateur de talent,
Ubbe Iwerks. Après des réussites dans le studio, les deux jeunes gens reçurent
un Academy Award.
En 1917, les animations de la Kansas City Film Ad étaient encore plus
frustes que tout ce qui sortait des studios de New York. Walt emprunta une caméra
et essaya une animation personnelle. Ce petit film de gag sur l'actualité
fut vendu à un petit cinéma local Newman Theater, la suite donna
naissance aux Newman Laugh-O-grams. Fort de ce premier succès,
Walt quitta la Kansas City Film Ad et fonda sa propre entreprise Laugh-O-Grams.
Le Chat Botté témoigne d'une excellente technique d'animation
et d'un sens raffiné de l'humour. Tout en réalisant des dessins
animés, Walt, s'entoura d'une équipe compétente: Ubbe Iweks,
Rudolf Ising, Hugh, Walker Harman, Carmen Maxwell et Red Lyon. Mais les contes
de fées de Laugh-O-grams ne se vendait pas.
En 1923, Disney décida de sauver son entreprise en réalisant Le Merveilleux Pays d'Alice, l'histoire d'une petite fille qui gambaderait
au milieu de personnages animés. Mais avant d'avoir pu vendre son film,
Disney fit faillite et dut fermer son studio. Il rejoint son frère Roy
à Los Angeles où il soigne un accès de tuberculose
dans
un hôpital d'anciens combattants, avec sous les bras une copie d'Alice's Wonderland. A peine arrivé à Hollywood, il construisit un
dispositif d'animation dans le garage de son oncle. Après un début
chaotique, la série Alice connut un succès modeste. L'équipe
s'agrandit et Walt , après une amitié avec une de ses employées
Lillian Bounds, l'épousa en juillet 1925.
Toujours en début juillet, le studio s'agrandissait et un immeuble se
construit au 2719 Hyperion Avenue, qui devient le point de départ du
développement de l'entreprise Disney durant les 15 années qui
suivirent. En 1927, après soixante épisodes, la série Alice se
termine. Disney commence alors à travailler sur une nouvelle série avec un petit
lapin Oswald qui connut un grand succès. Mais un problème survient entre Walt
Disney et Charles Mintz, un homme d'affaires lié à Universals Pictures, sur un
contrat; Mintz prend finalement la propriété d'Oswald... Disney, effondré par
cet échec rentre en Californie avec son épouse, Roy et Ub Iwerks.
De 1927 à 1931
Walt Disney aurait imaginé Mickeydans le train qui le ramenait à Hollywood après son
entrevue orageuse avec Mintz. Mickey naissait et Disney avait
commencé deux dessins animés pour lui: Plane Crazy et The Gallopin' Gaucho, lorsque l'industrie du cinéma fut profondément bouleversée par le succès fulgurant du Chanteur de Jazz,
le premier film parlant. Disney vit rapidement que son avenir
dépendait de sa capacité à intégrer le son
dans ses dessins animés.
Laissant en suspens deux projets en cours, il programma un nouveau
dessin animé de Mickey destiné à la sonorisation.
-Walt Disney prêtait sa voix à Mickey durant deux
décennies, il avait alors 26
ans-. Avec sa troupe, il mettait en place Streamboat Willie. Lors d'une
soirée mémorable, Disney et ses collaborateurs présentèrent à un parterre
d'épouses et de petites amies un extrait de cette série. Roy Disney projeta le
film, pendant que dans une autre pièce, son frère avec Iwerks, Jackson Clark
et Cie improvisaient l'accompagnement sonore en direct. Cette expérience
grossière convainquit Walt qu'il était sur la bonne voie. Mais en septembre
1928, lorsqu'il fit appel à un arrangeur professionnel, et se rendit à New
York pour se procurer un appareil d'enregistrement clandestin, ce fut un
désastre! Disney ne voulut pas en rester là, il demanda plus d'argent en
Californie et fit retirer le film en ajoutant un système basé sur les rebonds
d'une balle pour indiquer le rythme et le mouvement. Cette fois, tout marchait
parfaitement. Lors de sa sortie au Colony Theater, le public fut très
enthousiaste et Walt se vit offrir un contrat de distribution par un homme
d'affaires, Pat Powers. Le Mickey qui perça l'écran à la fin des années 20
n'était pas encore tout à fait le personnage bien élevé que nous connaissons
aujourd'hui.
Pour gérer la partie musicale, Walt Disney engagea Carl
Stalling, une vieille
connaissance. Ce dernier était un dur à cuire qui ne
craignait pas d'affronter
son patron. Il y eut de fréquentes disputes sur les respectives
de la musique
et du visuel dans un dessin animé. Ces désaccords se
réglèrent de manière intéressante:
le studio réaliserait 2 séries. Dans les films de Mickey, l'action et les gags
prédomineraient, la musique ne servant qu'à les mettre en valeur; Dans une
autre série, la musique et l'animation se mêleraient pour donner naissance à Silly
Symphonies. Bien que moins populaires que les films de Mickey, les Silly
Symphonies eurent un succès honorable.
En 1930, nouvelle crise au studio: les départs de Ub Iwerks et Carl Stalling.
Iwerks fut engagé par Powers pour réaliser une série de dessins animés, non
sans mal car il y avait un marché entre Powers et Disney qui refusa. Stalling
partit persuadé que sans Iwerks, la bulle Disney éclaterait. Disney signa un
contrat avec Columbia Pictures et le popularité croissante de Mickey assura le
succès. Fin 1930, un limier apparut dans The Chain Gang et devint
rapidement un compagnon fidèle de Mickey, ce fut Pluto.
En 1931, les histoires étaient élaborées visuellement autant que verbalement.
Elles étaient notées à la façon des bandes dessinées, sur des carnets.
Très vite, le studio inventa le story-board, une idée du dessinateur Webb
Smith. Plus pratique quand il y a des changements à faire au niveau des images,
elle était adaptée au style de Disney. S'il ne dessinait plus, il participait
à l'élaboration du story-board, en contrôlait la structure d'ensemble et
obligeait les scénaristes à des prouesses d'inventivité.
Fin 1931, le coût d'un dessin animé de 8 minutes était porté à plus de
13.000$, une somme considérable pour l'époque. (pour un film équivalent, les
autres studios atteignaient parfois au maximum 2.500$).. En 1932, Disney signa
avec Technicolor qui lui donna pour deux ans, l'utilisation de leur nouveau
système à trois bandes pour l'animation (c-à-d, trois pellicules pour
produire l'éventail complet des couleurs). Les films de Mickey restaient
néanmoins en noir et blanc, seules les Silly Symphonies bénéficièrent
des avantages de la couleur. Deuxième raison de l'accroissement de
l'inventivité, l'arrivée de Albert Hutter, un dessinateur suisse profondément
imprégné des traditions du folklore européen et des contes de fées médiévaux.
En 1933, Hutter conçut les décors et les personnages principaux de ce qui
devait être à l'époque le plus grand succès de Disney: Les Trois Petits
Cochons.
Succès après succès de Mickey et Pluto, la naissance de Donald en 1934.
Mickey était devenu un symbole national et était censé se comporter
correctement en toutes circonstances. S'il lui arrivait de commettre un écart,
le studio était immédiatement inondé de lettres de parents en colère ou
d'associations de vigilance... En même temps qu'elle perfectionnait son
savoir-faire, l'équipe Disney continuait de s'accroître, intégrant de
talentueux jeunes hommes. Le studio aussi se développa, en quatre ans, sa
superficie passa de 150 à 2.000 m² et le bâtiment comportait deux étages
destiné à l'animation.
De 1932 à 1936
Walt Disney et la célébrité, Walt Disney vu par ses collaborateursDans
les années 30, Walt Disney était la coqueluche d'artistes
et d'intellectuels allant d'écrivains à des metteurs en
scène, en passant par des musiciens.
Quelques extraits de discours sur Walt:
"Les deux grands génies du cinéma sont Walt Disney et Charlie
Chaplin" Thornton Wilder -écrivain-
"Comme Chaplin, Disney est un fin psychologue et tous deux font,
au cinéma, la seule chose qui parle à tout les peuples" H.G. Wells
-écrivain-
"La raison (du succès de Disney et de Chaplin) est qu'ils ne subissent
aucune interférence extérieure. Ils sont leurs propres producteurs, leurs
propres metteurs en scène, et participent même à l'élaboration de leurs
propres scénarios et de leurs propres musiques de film. Leur talent artistique
touche au sublime" René Clair -metteur en scène-
Inutile de dire que la renommée de Mickey et Cie avait transformé le
département merchandising de Disney en une entreprise multimillionnaire en
dollars.
Walt Disney était devenu une célébrité et surveilla ses propos lors de ses
interviews, il semblait toujours d'une modestie exemplaire. Quelques
phrases-réponses de Walt:
"Je ne dessine pas, je n'écris pas de musique, je ne contribue
pas à la plupart des gags et des idées figurant aujourd'hui dans nos films.
mon travail consiste essentiellement à superviser, à choisir et à façonner
les matériaux, à diriger et à coordonner le travail de notre équipe"dit-il à New York Times.
"La célébrité aide bien sûr à obtenir une bonne place pour
un match de football... Mais aussi loin que je me rappelle, la célébrité ne
m'a jamais aidé à faire un bon film, ni à réussir un bon tir au polo, ni à
me faire obéir de mes enfants, ni à impressionner ma femme. Elle semble même
sans effet sur les puces de nos chiens"répondit-il à un
journaliste qui lui demanda son sentiment sur la célébrité.
Selon Jack Cutting qui rejoignit le studio au milieu des années trente, Disney
semblait plus mature pour son âge, et par moments extrêmement sérieux : "Sa personnalité me faisait constamment penser à une goutte de mercure
roulant sur une plaque de marbre, tant son humeur changeait rapidement. Je crois
que c'est parce qu'il était extrêmement sensible... Il comprenait vos idées
et interprétait vos pensées en un clin d'oeil. Inutile de lui faire une note
de cinq pages... S'il était parfois fantastiquement charmeur, il pouvait
également paraître dur et indifférent envers des gens - mais habituellement,
c'était quand il avait des problèmes... Les gens qui travaillaient le mieux
avec lui étaient ceux que son enthousiasme stimulait... Plus d'une fois, alors
qu'il était d'humeur créative et que les idées jaillissaient de son cerveau
en un véritable feu d'artifice, j'ai vu soudain son visage se figer, comme s'il
venait de recevoir un seau d'eau glacée. Il haussait le sourcil et c'était le
brusque retour à la réalité: quelqu'un dans le groupe n'arrivait pas à le
suivre dans sa créativité. Après, il vous confiait tel qu'il était difficile
de travailler avec Un tel" Cette créativité se
manifestait souvent lors des séances de "sauna" ( Les salles de
projection d'Hypérion Avenue n'étaient pas climatisées...)
Première innovation: Dès que l'animation d'une scène était achevée , on
photographiait ses dessins pour obtenir ce qu'on appelait un "essai
crayon". Cet essai était alors projeté devant Disney et les concepteurs
du film pour y voir s'il faut porter des améliorations sur telle séquence.
Deuxième innovation: Parfois, ils projetaient une "bobine Leica".
Ceci consistait en dessins fixes du story-board synchronisés avec la bande son
pour avoir une idée sommaire de ce que l'on verrait finalement à l'écran.
Autre vétéran du studio Disney, Dick Huemer était impressionné par la
perspicacité de Disney lors de ces séances:"Il trouvait
toujours la bonne solution. Il allait droit au coeur du problème et trouvait le
truc qui débloquait tout! Alors, vous vous seriez giflé. Vous vous
disiez:"comment n'y ai-je pas pensé plus tôt?""
Marc Davis, animateur de génie et une des forces créatrices des parcs à
thèmes Disney:"Il n'avait pas peur de risquer son dernier penny,
de s'endetter, de recruter 150 personnes sans savoir comment il règlerait la
note. Il a fait ça toute sa vie. Il disait que l'argent ne l'intéressait
que pour ce qu'il permettait de faire. Sans Disney, je ne crois pas que
l'animation serait devenue un jour une véritable industrie..."
Dès 1931, Disney décida que ses dessinateurs devaient approfondir leur
formation et les envoya à la Chouinard Art School dont les cours étaient
organisés par Don Graham, un futur collaborateur important dans l'entreprise
Disney. Mais à l'automne 1932, Art Babbit, un des grands animateurs,
convainquit Disney qu'il serait plus avisé d'organiser les cours au studio, où
on pourrait mieux contrôler les présences. Ainsi naquit le 15 novembre 1932 la
fameuse Disney Art School, dans l'ancien studio d'enregistrement d'Hyperion
Avenue. Elle ne fonctionnait que deux soirs par semaine mais en 1934, son style
changeait complètement!
C'est vers cette époque que Walt Disney annonça son intention de faire Blanche-Neige, ce qui signifiait une importante extension du département
d'animation. Avec le temps, Walt devenait de plus en plus critique. Il ne
s'agissait pas pour lui de critiquer pour critiquer mais d'atteindre un
niveau qui lui semblait nécessaire pour que le studio puisse faire le grand
saut et passer des courts-métrages de 8 minutes aux longs-métrages. En dépit
de l'activité intense qui régnait au studio, chacun trouvait néanmoins le
temps de se détendre. Un terrain vacant proche du studio avait été aménagé
en terrain de jeux, le volley-ball et le softball y étaient devenus des
activités très prisées à l'heure du déjeuner! Walt Disney jouait rarement
à ces sports mais grâce à son amitié avec Spencer Tracy, il pratiquait le
polo. Hormis quelques voyages en famille, le polo semble avoir été la seule
forme de détente de Disney.
En 1936, comme son studio, sa famille s'agrandissait. Walt et Lillian avaient
deux filles, Diane et Sharon.
De 1936 à 1949
Disney ne se contenta pas longtemps des succès de Mickey et de Silly
Symphonies . Depuis 1934, il commença à réfléchir sur la
réalisation d'un dessin animé long métrage. L'une des ses principales
motivations était d'ordre purement pratique. Ses courts-métrages étaient si
populaires qu'ils partageaient souvent l'affiche avec le film principal, mais le
prix de location d'un film dépendant de sa durés de projection, leurs revenus
potentiels étaient intrinsèquement limités. En outre, Disney était très
désireux de travailler avec un métrage qui lui permettrait des scénarios plus
complexes et un plus grand naturalisme. Personne n'avait encore conçu un
long-métrage animé, Blanche-Neige, qui raconterait une véritable histoire et
rivaliserait avec les films à acteurs. Et Walt Disney ne songeait pas du tout
à des pitreries. Trois années ont été nécessaires à la réalisation de ce
premier long-métrage animé qui rencontrera un énorme succès. Sa sortie
marqua le début d'une fantastique période de créativité du studio Disney.
Entre février 1940 et Août 1942 parurent quatre autres longs métrages
animés dont Pinocchio. Curieusement, Pinocchio ne prit pas un bon départ. Peut-être bercé par son
premier film, Disney s'embarqua à la légère dans ce projet, lançant la
production alors que toutes les difficultés n'avaient pas encore été
résolues. Il fut principalement réalisé sur le vieux site d'Hypérion Avenue.
En août 1939, six mois environ avant la sortie du film, l'équipe Disney
commença de déménager à Burbank, dans un nouveau studio situé sur un
terrain de 20 hectares, aux bâtiments modernes. Quelques membres de
l'équipe restèrent toutefois à Hypérion Avenue durant environ deux années.
L'accent mis sur la production de long-métrages ne signifiait pas que Disney
n'avait plus d'affection particulière pour Mickey. Celui-ci continuant de céder
du terrain dans les sondages face à Donald, Disney projeta de lui offrir un
magnifique come-back à l'écran. Ce fut l'Apprenti sorcier, un conte
folklorique. Désireux de conférer à son projet le maximum de prestige, il
rechercha les services de Leopold Stokowski, le chef du Philadelphia Orchestra.
Ce dernier s'impliqua si intensément que le projet Mickey se transforma
rapidement en une entreprise bien plus ambitieuse, à savoir le long-métrage Fantasia qui devait sortir en novembre 1940. A leur
sortie, Pinocchio et Fantasia ne furent pas des succès commerciaux. Ils
trouvèrent bien sûr leur public mais plus tard. En 1941, le studio dut alors
rechercher un moyen de compenser les pertes entraînées par ces deux films. La
solution fut Dumbo, un petit film sans prétention, charmant et intelligent.
Disney eut d'autres problèmes à régler. En 1941, la syndicalisation était
fermement implantée dans la plupart des studios d'Hollywood, mais restait
limitée dans le secteur de l'animation. Lorsque des piquets de grève
apparurent à l'entrée du studio -les employés réclamaient des réductions
d'horaires et des augmentations de salaire-, Walt Disney fut surpris et peiné.
Le conflit, très dur, laissa des séquelles profondes: le studio perdit
certains de ses meilleurs animateurs, ainsi qu'une grande part de l'atmosphère
de liberté qui le caractérisait jusqu'alors. L'âge de l'innocence était
terminé.
Coïncidence, le sujet de Bambi est la fin de la période d'innocence: l'homme
envahit la forêt, semant la destruction et terrorisant les créatures qui y
vivent. Le travail sur Bambi avait commencé dès 1937, avant la sortie de
Blanche Neige, par une adaptation du livre de Félix Salten. Mais pour diverses
raisons, il dut attendre 1942 pour sortir en salle.
A ce moment-là, les États-Unis étaient totalement engagés dans la Seconde
Guerre Mondiale, et l'armée réduisait les effectifs des studios. En 1941, une
partie des studios de Burbank fut réquisitionnée plusieurs mois pour abriter
une unité antiaérienne. Le studio continua de produire des courts-métrages de
Donald, Pluto et Dingo (à partir de 1942, Mickey fut temporairement mis
sur la touche) Certains concernèrent l'effort de guerre.
Les deux plus importantes nouveautés commerciales de l'époque furent
elles-mêmes des produits indirects de la guerre. En 1941, Disney et une équipe
d'artistes effectuèrent une tournée en Argentine, au Pérou, au Chili et au
Brésil. Chacun de ces pays donna prétexte à un petit dessin animé, les
quatre épisodes ainsi obtenu furent intégrés à un documentaire sur le voyage
pour former un "package" qui sortit en 1943 sous le titre de Saludos
Amigos. Les packages permettaient de sortir un film relativement long à une
époque où les pénuries et les pressions économiques interdisaient la
production de véritables longs métrages. Ces pressions n'ayant pas toutes
disparu avec la fin de la guerre, le studio Disney produisit trois autres
packages: La Boîte à musique (1946), Coquin de printemps (1947), Mélodie
du Sud (1948).
En 1949, le studio était prêt pour revenir aux vrais films d'animation. Cette
année vit la sortie de The adventures of Ichabod and Mr Toad, un
film composé de deux moyens métrages.
De 1949 à 1966
Le studio Disney continua néanmoins de produire de petits dessins
animé jusqu'en 1956. Donald et Dingo étaient devenues de grandes stars et
Mickey ne faisait plus que des apparitions occasionnelles. De nouveaux
personnages important apparurent tels que Chip et Dale, deux écureuils très
susceptibles question territoire, qui savaient transformer la vie de Donald en
enfer. Les neveux de Donald firent également de nombreuses apparitions.
Outre les dessins animés mettant en scène ces personnages, Disney produisit
des courts métrages sans suite tels que Morris the Midget Moose (1950)et Susie the little Blue Coupe (1952). En un sens, ces petits films
remplacèrent la série des Silly Symphonies abandonnée avant la guerre.
En 1950, Walt Disney sortit le premier long métrage animé qu'il ait produit
depuis huit ans. Ce fut Cendrillon un projet qui
était en cours depuis plusieurs années. Ce fut un succès au box-office et une
réussite de l'imagination.
Le film suivant, Alice au pays des merveilles (1951),
fut un échec: on n'y retrouve ni l'atmosphère singulière de Lewis Carroll, ni
l'empreinte de Disney. Disney n'a pas réussi à trouver un équivalent filmique
des jeux de mots savants et subtils de Carroll. Déçu, il expliqua l'échec du
film par le "manque de coeur" de l'héroïne.
Peter Pan, paru en 1953, est un film bien plus
satisfaisant et démontre la maîtrise acquise par les dessinateurs de Disney
dans le traitement des personnages humains.
L'année 1955 vit la sortie de La Belle et Le Clochard,
le premier long métrage animé de Disney en cinémascope. L'histoire se situe
dans la banlieue d'une ville américaine de taille moyenne, dans les premières
années des années XX. En fait, c'est dans un cadre semblable que Walt Disney a
probablement vécu lorsqu'il livrait les journaux de son enfance.
Il fut suivi d'un film pour écran panoramique, qui débuta dans l'enthousiasme
et s'acheva dans la désillusion. La Belle au Bois Dormantdevait être la plus spectaculaire des productions Disney de l'après-guerre.
Malheureusement, la production démarra à une époque où Disney était
préoccupé par la réalisation de films à acteurs et par la construction de
Disneyland. De plus, à sa sortie en 1959, il fut accueilli par des critiques
négatives.
Le film suivant, Les 101 Dalmatiens (1961), fut conçu
pour un format d'écran plus conventionnel. L'emploi de la caméra Xerox permit
de transférer directement les dessins sur des cellulos sans recourir à
l'encrage. Imaginé par Ub Iwerks - revenu aux studios en 1940 comme directeur
des effets spéciaux -, cet appareil fur utilisé durant les trois décennies
suivantes et imposa une approche très graphique de l'animation, en mettant
l'accent sur les aspects rectilignes. Avec ce film, le studio retrouva une
grande part de son assurance d'antan et se forgea un nouveau paradigme. Il
semble que Disney ait détesté le style du film, mais le public l'accueillit
chaleureusement et en fit un retentissant succès commercial.
Merlin L'Enchanteur ne compte pas parmi les grandes
réussites du studio. Sorti en 1963, ce film retrace l'enfance du roi Arthur en
se focalisant sur son éducation auprès de l'enchanteur Merlin.
Le Livre De La Jungle, sorti quatre années plus tard, fonctionne mieux. Il
doit une part de son succès à l'habile distribution des voix. Ce fut le
dernier dessin animé de Walt Disney. Plusieurs mois avant son achèvement, à
l'automne 1966, un examen médical de routine révéla que Disney - grand fumeur
- souffrait d'un cancer pulmonaire en phase avancée. On lui enleva un poumon,
mais six semaines plus tard, le 15 décembre, il mourut dans sa chambre
d'hôpital St Joseph, à Burbank, juste en face du studio qu'il avait construit.
Il avait 65 ans.
Avant de mourir, Walt Disney avait donné le feu vert pour la réalisation du
prochain long métrage animé, Les Aristochats qui
sortit en 1970.
Source :
http://www.chez.com/diling/biographie1.htm
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